Photorock


EXTERIO
et
GINGERBREAD

au
Le Biplan
Lille, le 02 juillet 2003

Juillet s'annonce, les concerts s'en vont, les scènes se désertifient, les caves se vident, les plaines à festivals se remplissent… Le monde de la ville gagne la campagne espérant secrètement pouvoir dire à la rentrée, « J'y étais » devant les pauvres malheureux empêchés d'avoir pu associer leur nom à ceux des rencontres prestigieuses de Glastonbury, Dour, Sziget, Wacken, Berg Herzberg etc. Et pourtant, la vie souterraine continue, les campagnes si attirantes qu'elles puissent être, ne sont que des campagnes et y trouver une cave pour se protéger de la pluie relève de l'exploit ! Qui plus est une cave avec du courant, un bar, des jolies jeune filles et des groupes faisant dans un rock sans fioritures pour empêcher de discuter. Et bien, c'est possible et c'est au Biplan à Lille.

Et oui, festivaliers d'été, les nuits de juillet sont chaudes dans ce haut lieu de la culture lilloise et pour inaugurer cette période dite creuse (tellement creuse qu'il n'y a plus de voitures au centre de Lille), les québécois d'EXTERIO et nos voisins GINGERBREAD de Saint-Laurent (pas le fleuve, mais la ville en territoire atrébate), étaient venus marquer ce nouveau territoire à coup de grand giclées de décibels contre les murs de briques de la cave. Bémol cependant, cette soirée sonnait la fin d'une tournée des deux groupes sur le continent européen avant un saut chez la perfide Albion pour deux concerts qui moucheront très certainement nos voisins au gouvernement belliciste.

Honneur aux canadiens francophones ! EXTERIO attaque très fort avec rock français pour ce qui est du chant et des mélodies, charpenté sur un métal bien lourd aux riffs souvent collants malgré des guitares parfois aériennes destinées à tromper l'ennemi. Ajoutez à cela des emprunts aux keupons pour doper ses morceaux  ! Le chant en français canadien surprend au premier abord par ses accents un peu pop qui contrastent souvent avec la lourdeur des riffs. Mais on s'habitue très vite surtout que ce fut l'occasion d'apprendre du québécois, sans doute pas ce qui se fait de mieux mais du québécois quand même, hein les grosses bitches et les grosses tanches ! Les présents reconnaîtront, les linguistes également et les futés aussi ! Ne s'en tenant pas là, ni aux vannes québécoises, leur jeu de scène malgré l'exiguïté de l'alcôve du Biplan fut loin d'être statique ; à droite, le guitariste, sorte de grand échalas ne sachant pas trop quoi faire de ses longs membres, les secouant dans tous les sens, à gauche, un bassiste sautillant, type kangourou / FredK de LABO et au milieu, l'homme du chant coincé entre le pied de micro et les deux acolytes envahissant. Au fond, à l'image d'une chambre meublée avec goût, une armoire à glace frappant sauvagement la pauvre batterie des GINGERBREAD ! Du bon rock comme on aime en entendre.

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Exterio Exterio Exterio Exterio Exterio

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Quinze minutes de pause, à peine l'occasion de tailler le bout de gras avec ses voisines qui s'étanchent avec de la blanche,  et les GINGERBREAD gravissent (l'immense scène) se casant avec difficulté, le guitariste frôlant constamment le plafond. Pas de problème, les amplis sont chauds et la batterie résonne encore des coups furieux du rugbyman qui l'a cognée quelques minutes auparavant. Les arrageois de GINGERBREAD font dans le même ton qu'EXTERIO, mais pas dans la même gamme. Autant EXTERIO développe des mélodies agréables presque popisantes sur un métal parfois bourrin (terme absolument pas péjoratif) aux riffs bien gras et répétitifs, autant GINGERBREAD fait la même chose mais avec un son beaucoup plus rock, voire punk rock. Un délice pour les oreilles, ces riffs qui font sauter les bouchons de cérumen ! C'est efficace et les morceaux chantés dans un anglais très compréhensible passent sans problème, surtout qu'ils s'accompagnent de refrains qui se collent facilement dans la tête. Parfois, un coup de gratte rappelle quelqu'un, une intro, un morceau, mais ces accroches à des titres plus connus ne nuisent absolument pas à leur musique et permettent au contraire de capter l'attention et de se raccrocher à quelque chose de rassurant. Emotion, énergie, six cordes électrisantes, quatre cordes vrombissante, batteur hors pair et puissance scénique malgré l'encombrement de la scène, voilà qui caractérise GINGERBREAD , un groupe dont la musique interpelle même si on est pas fan du genre. D'ailleurs, les EXTERIO ne devaient pas l'être ou étaient jaloux, car durant le final, ils s'en prirent joyeusement à la batterie, la démontant presque complètement. Mais on n'arrête pas si facilement de fiers Atrébates dont les ancêtres ont résisté à César.

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Gingerbread Gingerbread Gingerbread Gingerbread

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Frédéric Loridant
Juillet 2003

Frédéric Loridant ©2003