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et
CALLA
au
Tourcoing, Le Grand Mix
le 24 mars 2003.
En ces temps sinistres où le gland nabot Bush, son
cocker Blair et le limité Aznar veulent
devenir les maîtres du monde, un petit peu de cold wave ne dénotait
pas. Et c'est au Grand Mix à Tourcoing qu'il fallait se rendre pour
voir et entendre les New Yorkais de CALLA et d'INTERPOL. La
salle était presque comble, on se pressait dur autour du bar et gagner
la scène relevait du parcours de combattant...
CALLA ouvrit les hostilités avec son rock très noir
tournant à basse vitesse, tombant parfois vers des intonations bruitistes
dans lesquelles des harmonies à la LEGENDARY PINKS DOTS venaient
se glisser. Au fil des morceaux aussi sombres que les desseins des trois
anges de la mort BBA, on aurait parfois aimé que la
vitesse supérieure soit passée, la langueur sonique se transformant
en une langueur monotone physique rendant amorphe ou inattentif, devenant
source de bavardages nuisibles. Le bar étant toujours inaccessible,
il ne restait qu'une échappatoire agréable, aller discuter
musique avec…
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Après une longue pose bruyante et enfumée, INTERPOL
arrive enfin. Privilège de photographe, j'avais accès à
la scène où, étonnement, les set list scotchées
sur les planches, ne comprenaient que dix titres... En espérant que
les morceaux soient long... Et non, au grand dam des fans agglutinés
contre la barrière de sécurité, le concert a péniblement
atteint 50 minutes !!!!! Effet de l'alcool selon certaines personnes bien
placées, le whisky en gobelet traînant sur la scène était
rapidement bu. Un peu frustrant quand même, surtout pour les
anglais venus en force voir ce concert, peu patients d'attendre juin pour
les applaudir à Londres.
Faisant dans une new wave noire tendance iceberg où les riffs de guitares
saturées sont rois, on raccroche souvent INTERPOL aux expériences
de JOY DIVISION et des visions funèbres de son défunt
chanteur. A mon avis, le concert de ce soir a plutôt montré
un INTERPOL coincé entre THE CURE et INDOCHINE,
sur lequel plane l'ombre lointaine de BAUHAUS (dixit certaines
jeunes femmes anonymes). Pour les puristes de la cold wave, celle
qu'il ne faut pas écouter en cas de déprime, ce fut décevant,
pour les autres, les applaudissements, les cris et les regards de déception
après les 50 minutes de concert (rappel compris), ce fut le top. Précieux,
les musiciens le sont sur scène, tous tirés à quatre
épingles avec cravate et gomina pour certains. Vaporeuse fut l'ambiance,
les lumières rouge-orange ou bleues vertes ou blanches s'alliaient à
la fumée, noyant alors les planches dans une ambiance marécageuse
d'où ne sortaient que des ombres fantomatiques. Dans l'ensemble assez
statique, le set fut sauvé par le bassiste surexcité, balayant
le flanc droit de la scène à grand coup de basse et par le
clavier complètement allumé. Malgré tout, l'impression
d'être resté sur ma faim a été la plus forte et
d'ailleurs c'est l'une des rares fois depuis quelques années maintenant,
qu'il me restait des photos à prendre ! Enfin, la scène baignait
souvent dans l'écrasant rouge, rouge orange et pourtant, ce n'est
pas un marché de Bagdad ! Que diable, laissez de côté cette couleur meurtrière,
la préférée de gland nabot Bush, car elle détruit tout sans discernement
!
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Frédéric Loridant
mars 2003
info@photorock.com
Frédéric
Loridant ©2003